Le travail de proximité en Estrie : Un pilier social et un moteur économique, révèle un nouveau

Communiqué de presse du REDS

Sherbrooke, 2 juillet 2025 – Un nouveau rapport commandé par le Réseau estrien en développement social et réalisé par Delorme Lajoie Consultation met en lumière les retombées socio-économiques considérables du travail de proximité dans la région de l’Estrie. Le document, qui repose sur l’analyse des activités de 33 organismes, démontre que cette approche contribue non seulement au bien-être des populations les plus vulnérables, mais génère également un impact économique tangible et des économies significatives pour les gouvernements.

Le travail de proximité se définit par une présence directe auprès de différents groupes (jeunes, famille, itinérant.e.s, aîné.e.s) dans leur environnement immédiat, offrant un soutien personnalisé et adapté à leur réalité. Ces interventions sont cruciales pour rejoindre une part importante de populations plus vulnérables qui éprouve des difficultés à accéder aux services sociaux, de santé et d’aide communautaire traditionnel en raison de diverses barrières comme la méfiance envers les institutions, l’isolement social ou le manque d’information.

Impacts économiques quantifiés en Estrie pour 2022

L’étude, qui s’appuie sur le modèle intersectoriel de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), a évalué l’impact économique des dépenses d’exploitation de ces organismes. Les résultats démontrent que le travail de proximité est un investissement rentable pour l’économie québécoise :

  • 3,9 M$ investis en travail de proximité ont généré 1,15 $ de retombées économiques pour
  • chaque dollar dépensé.
  • 83 emplois créés (en années-personnes), pour une masse salariale totale de 3,2 M$
  • Les dépenses ont généré une valeur ajoutée totale pour le Québec de 3,7 M$.
  • 311 k$ en recettes fiscales pour les gouvernements du Québec et du Canada.
  • 648 k$ ont été générés pour les régimes de parafiscalité (comme la RRQ, la CNESST, le RQAP, le FSS et l’Assurance-emploi).
  • 94,1 % des dépenses ont bénéficié à la société québécoise.
  • Coûts évités : Des économies majeures pour les services publics

Au-delà des impacts économiques directs, le rapport met en lumière les économies potentielles générées par la prévention. En intervenant tôt, directement sur le terrain, les organismes de 2 proximité permettent d’éviter des situations de crise qui coûteraient beaucoup plus cher aux systèmes de santé, de justice et de services sociaux. Ces économies, bien que difficiles à chiffrer avec précision, sont substantielles et réduisent significativement la pression sur les services publics.

  • Soutien aux jeunes et aux familles : En intervenant dès la petite enfance, le travail de proximité aide à prévenir le décrochage scolaire. Le coût total du décrochage scolaire en Estrie est estimé annuellement entre 1,14 milliard et 1,54 milliard.
  • Travail de rue et itinérance : Le travail de rue établit un lien direct avec les personnes en situation d’itinérance. L’itinérance engendre des coûts très élevés pour la société, estimés à 72 521 $ par personne par année au Québec. Ces coûts sont liés aux séjours hospitaliers prolongés, aux recours fréquents aux urgences (93% des admissions hospitalières pour cette population), ainsi qu’aux interventions policières et judiciaires découlant parfois de la criminalisation de comportements liés à la précarité. Le travail de rue permet d’orienter ces personnes vers les ressources appropriées avant que leur état ne nécessite des interventions d’urgence coûteuses.  L’itinérance visible en Estrie seule a été estimée à un coût annuel de près de 48,15 M$ en 2022.
  • Interventions auprès des aînés : Avec le vieillissement de la population, l’isolement social chez les aînés devient un enjeu majeur. Il peut aggraver leur état de santé et augmenter les coûts pour le système 4 fois plus élevés que pour les 65 ans et plus. Le travail de proximité aide à briser l’isolement, à favoriser le maintien à domicile et à prévenir les chutes ou la détérioration cognitive, à prévenir des problèmes de santé coûteux, réduisant ainsi la demande pour les hospitalisations et les soins en institution.

Bénéfices sociaux : Amélioration du bien-être et cohésion sociale

Au-delà des chiffres, le travail de proximité produit des bénéfices sociaux considérables, bien que difficilement quantifiables. Il apporte un soutien émotionnel, prévient les comportements à risque, améliore le bien-être individuel, et renforce la résilience des personnes vulnérables. Sur le plan sociétal, il contribue à renforcer la cohésion sociale, à briser l’isolement et à augmenter le sentiment d’appartenance.

En somme, le rapport conclut que les organismes de proximité en Estrie sont bien plus que des piliers sociaux. Par leur ancrage communautaire, leur capacité d’action préventive et leur approche concertée, ils sont de véritables moteurs économiques qui optimisent l’utilisation des ressources publiques et contribuent activement à bâtir une société plus juste, inclusive et résiliente.

Le Réseau estrien en développement social espère que les conclusions de ce rapport permettront une meilleure reconnaissance du travail de proximité et soutiendront l’élaboration de stratégies optimales pour répondre aux besoins des communautés.

Le rapport complet est disponible sur notre site web : https://www.devsocialestrie.org/documentation/

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Le résumé du rapport : https://cdcmemphremagog.com/wp-content/uploads/2025/07/REDS_Analyse_retombees_socioeconomiques_page_par_page-2.pdf