Solidarité Logement a besoin d’aide pour poursuivre sa mission à Magog

Le comité à l’origine du projet Solidarité Logement à Magog est constitué d’Annie Mathieu, de l’Équipe Ressources Relais, Catherine Lusson, du CIUSSSE de l’Estrie-CHUS, Debbie Benoit, de la Villa Pierrot, et Lucie Pouliot et Véronique Latulippe, du Centre des femmes Memphrémagog.

Malgré un bilan qui démontre toute sa pertinence depuis deux ans, l’avenir du projet Solidarité Logement à Magog est incertain, faute de financement pour assurer sa continuité au-delà du 1er juillet 2023.


C’est le message qu’ont voulu livrer, mercredi, les responsables de cette initiative originale en Estrie qui permet de loger temporairement des personnes et des familles vulnérables qui n’ont aucun autre endroit sécuritaire où aller, le temps de se trouver un logement sûr et stable.

«Le projet s’adresse à toute clientèle qui vit des difficultés qui la mettent à risque d’itinérance et qui se cherche un toit», résume Catherine Lusson, organisatrice communautaire au CIUSSS de l’Estrie – CHUS. 

«L’admission est faite par l’Équipe Ressources Relais, qui est l’organisme de travailleurs de rue dans la région de Memphrémagog. C’est eux qui valident si la situation cadre avec les critères et si les gens démontrent un réel engagement dans la recherche de solutions à la difficulté vécue», ajoute-t-elle.

Les personnes accueillies sont aussi accompagnées par des intervenants qualifiés afin de soutenir leur recherche de logement et de stabiliser leur situation.

Solidarité Logement est né d’un enjeu identifié il y a déjà une vingtaine d’années dans la région de Memphrémagog, rappelle Mme Lusson. Si des initiatives s’adressant plus spécifiquement à la clientèle en santé mentale ont été mises en place dans le passé, c’est la première fois avec Solidarité Logement qu’on répond à une clientèle qui vit d’autres types de difficultés.

Ça peut être par exemple une femme qui se sent menacée dans son foyer, une personne qui vit des conflits dans une colocation, ou la victime d’un incendie qui vient désorganiser sa vie. Autant de gens qu’on aurait peut-être dû envoyer à Granby, Sherbrooke, ou Montréal, auparavant, pour éviter la rue à Magog.

«Non seulement ils vivent une période difficile, mais en plus s’ils sont déracinés, ça les désorganise encore plus. Ce n’est pas l’idéal quand on vit une situation difficile ou traumatique de devoir tout recommencer ailleurs.»

Deux 4 1/2 et l’espoir d’offrir davantage

Concrètement, Solidarité Logement gère deux appartements 4 ½ à Magog, un pour les hommes et un pour les femmes et enfants.

Dans la deuxième année du projet, du 1er juillet 2021 au 1er juillet 2022, ce sont 11 femmes, 9 hommes et 7 enfants qui ont ainsi été soutenus, pour un total de 955 jours d’occupation.

Les responsables de Solidarité Logement constatent que la clientèle a déjà changé en deux ans. À leurs difficultés personnelles, s’ajoute la rareté des loyers ainsi que leur coût qui a littéralement explosé dans la région de Memphrémagog comme partout dans la province.

«Dans l’idée de départ, le logement temporaire devait être pour des périodes de moins de 30 jours, mais maintenant on voit que les gens restent peut-être le double du temps parce que c’est trop difficile de se trouver un logement à un prix raisonnable pour pouvoir rester dans la région», rapporte Catherine Lusson.

En point de presse mercredi, les partenaires de Solidarité Logement se sont dits fiers de la réussite du projet et déterminés à poursuivre l’aventure, malgré le défi que pose son financement.

Ils ont aussi salué les propriétaires qui ont accepté de louer ces deux logements, sachant qu’ils accueilleraient une clientèle vulnérable et changeante.

«Ce n’était pas évident à vendre, confie Mme Lusson, mais des propriétaires ont accepté et ça en prendrait d’autres qui sont sensibles à la cause et qui acceptent d’avoir ce projet dans leur édifice.»

Solidarité Logement a profité de plusieurs aides financières pour se mettre en place, dont les plus importantes sont une subvention de la Fondation de l’Hôpital Memphrémagog et du Plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale 2017-2023.

Le projet découle des travaux du comité logement de la Table de développement social Memphrémagog et il est porté par le Centre des femmes Memphrémagog et l’Équipe Ressources Relais.